15 sept. 2010

Boulot.

Après quinze jours de vacances dont une passée à Paris avec mon copain, j’ai eu du mal de reprendre ce matin. Etant lève tôt, c’est toujours moi qui ouvre le bâtiment des services techniques de l’entreprise ou je bosse. J’ai été embauché dans cette entreprise en 1987 après avoir travaillé pour une autre 6 ans durant. J’ai adoré y bosser. Je l’ai vu évoluer pendant toutes ces années. J’ai largement participé à son évolution en écrivant pratiquement tous les programmes des automates qui l’ont fait progresser et fonctionner. Lors de gros projets, l’entreprise nous remerciait de nos heures supplémentaires ou de notre implication par une prime « financière » qui était toujours la bienvenue. Il y avait du monde. On ne comptait pas nos heures, on était considéré, on aimait (voire on adorait) notre boulot. Ecrire un programme et voir que derrière tout fonctionne était pour moi un plaisir. J’en ai écrit des tordus pour faire plaisir aux ingénieurs du bureau d’études. J’ai toujours eu du mal de comprendre qu’on puisse être informaticien pour de la gestion ou de la comptabilité. J’ai, depuis que je bosse, été toujours dans l’informatique de process. Je rechargeais les programmes avec « des bandes perforées en papier» lors de mon début de carrière. J’ai tout vu. Le dernier projet dont je me suis occupé au printemps, je l’ai mené seul de A jusqu’à Z. Il fonctionne car j’aime mon métier et je continue à essayer de le faire du meilleur que je peux. Mais il n’y a plus la foi et je n’ai plus la foi. L’entreprise ne voit que des résultats financiers donc des baisses d’effectifs, un minimum de services annexes (le mien), moins de maintenance. Et c’est partout la même chose dans toutes les entreprises avec lesquelles j’ai affaires. Est ce que l’industrie est morte en France. J’aimerais revivre les années passées dans l’exaltation du travail bien fait et récompensé.
Ce soir, je suis nostalgique.

4 commentaires:

  1. Tu sais, c'est hélas la même chose dans beaucoup d'entreprises qui sont éloignées de l'industrie. Même dans certains services publics, sinon tous, le résultat financier associé à la rentabilité prime sur l'efficacité, le salarié et sa valeur travail. Peu importe que ça soit mal fait ou pas fait tant que ça ne coûte pas.

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  2. Malheureusement, la plupart des entreprises ont opté pour le même programme sur bande perforée et tournent la manivelle de plus en plus vite...La bande s'use, on ne pourra que faire marche arrière!!

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  3. @ Gouli : oh c'est triste ton billet ! Mais c'est vrai que quand on n'a plus la foi, il n'y a plus grand chose à espérer... D'ailleurs Ophélie Winter le dis très bien... Courage à toi, même si le caractère inexorable de ton billet est vraiment mélancolique : je suis sur que trouveras un moyen de rebondir... peut etre plus loin que tu ne pensais !

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  4. @Olivier, Nigloo, Fabien. Merci à vous tous. Vous êtes adorables. La lecture de vos blogs (même au boulot) est une bouffée d'oxygène. Entre les coups de gueule d'Olivier que j'adore, les coqs du Crazy Horse et les machines à vapeur de Nigloo, les tests pas possibles de Fabien. Si vous n'existiez pas, il faudrait vous inventez. Et j'en ai d'autres aussi que j'aime beaucoup.

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